Altitude Conseil

(Français) Une stratégie bien différenciée : un énorme succès commercial

Demandez à vos amis ou collègues de travail de vous nommer le plus important locateur d’automobiles en Amérique du Nord et on vous répondra invariablement avec des noms comme Hertz, Avis ou Budget. Ce sont là des marques bien établies et dont la notoriété est énorme. Ils seront tous surpris d’apprendre que leur réponse n’est pas la bonne, que ces classiques de la location de voitures ont été déclassés par une entreprise privée (capital fermé).

Mais que s’est-il donc passé au cours des dernières années ?

Depuis le début des années 1990, les revenus d’Enterprise Rent-A-Car de St Louis, au Missouri, ont dépassé ceux de son plus proche rival, Hertz. Ils atteignent aujourd’hui 9 milliards US. Au cours de la dernière année, Enterprise a acheté pas moins de 800,000 véhicules, des GM pour la plupart. Imaginez le pouvoir d’achat !

La compagnie compte quelque 6,900 succursales, dont une trentaine au Canada ou elle est peu connue.

Plusieurs décisions stratégiques expliquent son succès, mais deux d’entre elles méritent d’être soulignées. Contrairement aux autres locateurs qui se sont traditionnellement concentrés sur les voyageurs d’affaires et les points de service dans les aéroports, Enteprise a centré son action dans les centres-villes, les vacanciers et les propriétaires de véhicules accidentés. La compagnie a ainsi évité, lors de sa période de grande croissance, les loyers ultras dispendieux des aéroports ce qui lui a permis d’offrir des prix plus bas que ses concurrents et de convaincre les assureurs de diriger chez eux les assurés privés de leur véhicule suite à un vol ou un accident.

Deuxième différence, Enterprise a centré toute sa promotion sur un aspect clé de son service : on peut aller vous remettre le véhicule chez vous. Une proposition toute simple, mais qui a l’avantage de personnaliser le service et lui donne une valeur ajoutée indéniable.

Cet exemple de différentiation est d’autant plus intéressant qu’il s’applique à un domaine où les différences entre les entreprises sont loin d’être évidentes. Les locateurs achètent tous des véhicules du même type et les forfaits de location ont tous tendance à se ressembler.

Enterprise a aussi innové dans plusieurs domaines comme le recrutement de ses dirigeants de succursales et la façon de les rémunérer. Mais, sans une stratégie aussi claire et une différenciation aussi accentuée, elle n’aurait sans doute jamais détrôné les Goliaths de la location d’automobiles.

(Français) Testée pour vous : La solitude intense comme outil de résolution de problème

Un problème d’affaires vous ronge depuis longtemps. Vous avez analysé, scénarisé, consulté autant comme autant, mais la décision ultime reste la vôtre et votre idée n’est pas complètement arrêtée. Comment franchir ce dernier mille et en arriver à une décision avec laquelle vous serez confortable ?

La méthode qui suit est éprouvante, mais satisfaisante.

Son auteur, Brad Isaac, l’a baptisée « focussed solitude ». Formulez d’abord clairement dans votre tête la question à laquelle vous cherchez une réponse. Trouvez ensuite un endroit tranquille et confortable, sans bruit ni musique, ou vous demeurerez au moins trente minutes sans exercer la moindre activité. Ne surtout pas boire, manger ou manipuler un objet. Débarrassez votre cerveau de toutes les idées qui l’encombre et concentrez-vous sur la question, le problème qui vous préoccupe.

Trente minutes, vous trouverez ça long, très long. Mais si vous réussissez, après avoir bien posé votre problème, à laisser votre cerveau se reposer, vous verrez qu’après ce laps de temps surgiront plusieurs nouvelles pistes de réflexion, plusieurs idées nouvelles qui, souvent, éclaireront votre route.

Ça ne coûte pas cher d’essayer !

(Français) Quand les États se mêlent de stratégie d’affaires

L’Allemagne et la France – oui encore elles – n’en peuvent plus des invasions américaines en matière de technologies de l’information. L’Allemagne est certes le berceau de SAP, et la France, celui de KATIA (progiciel de gestion de fabrication d’avions) ; l’informatique grand public leur échappe totalement. Les Français ont bien tenté de conquérir le monde avec leur Minitel, mais ils ont été doublés par le WEB. Comme ailleurs, Microsoft est partout et, maintenant, il y a Google. Omniprésent.

Que faire ?

Bonjour Quaero (en latin : Je cherche). Ce futur moteur de recherche devait être franco-allemand, mais ces derniers viennent de réduire considérablement leur participation devant la complexité du projet.

Imaginez ! Pendant que Google travaille seul, l’équipe de Quaero – je n’invente rien – réclame la collaboration des entreprises européennes comme Thompson, France Télécom, Thales, et Bertin Technologies ainsi que des PME comme Exalead, Jouve, Vecsys, Synapse Développement, LTU Technologies, ainsi que des acteurs de la recherche publique tel le LIMSI-CNRS, qui coordonnent les laboratoires publics, l’INTRIA, l’IRCAM, l’université Joseph Fourier de Grenoble (CLIPS-IMAG), l’IRIT, l’ENST, le LIPN ou encore le groupe MIG de l’INRA. La DGA et le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) qui participent quant à eux à l’évaluation du programme. En Allemagne, le chef de file du côté industriel est la société Arvato, une filiale du groupe Bertelsmann. Le RWTH d’Aix-la-Chapelle et l’université de Karlsruhe coordonnent les établissements publics de recherche. (Source : encyclopédie Wikipedia).

Ouf !

90 millions d’euros, cela peut sembler beaucoup d’argent à moins de savoir que Google, à elle seule, a un budget de R&D annuel de 500M US$. Et rien à coordonner.

Comme on le sait, les incursions gouvernementales dans les marchés commerciaux sont rarement fructueuses. Le Québec s’est mouillé les pieds dans ce marais durant les années 80 en exigeant que les premiers ordinateurs pour les écoles soient fabriqués au Québec. On ne se rappelle même plus la marque.

Ce qu’il faut retenir, c’est que les universités et grands centres de recherche excellent en recherche fondamentale, mais que l’innovation commerciale est un processus asymétrique qu’il vaut mieux laisser aux entrepreneurs et à la loi du marché.

Si j’étais Google, je ne m’inquiéterais pas outre mesure.

(Français) Une stratégie commerciale vraiment innovatrice !

Les modèles d’affaires classiques amènent souvent les entreprises à vendre les produits électroniques à perte pour amener le client à acheter d’autres produits ou services à forte marge. Des exemples font comprendre. Un nouvel abonné au téléphone cellulaire obtiendra un appareil à très bon prix, parfois même gratuitement, s’il accepte de signer un contrat pour une durée déterminée. Idem pour les imprimantes. Les manufacturiers font leur argent non pas sur la vente du produit, mais bien sûr la vente des cartouches. Les imprimantes sont ainsi configurés que seules les cartouches favorisées par le manufacturier d’origine peuvent être utilisées. Pour son célèbre produit iPod, APPLE a renversé ce modèle cul par-dessus tête.

Si APPLE avait utilisé la stratégie classique, la société aurait vendu son iPod à bas prix et aurait réalisé ses bénéfices lors de la vente des chansons sur iTunes. Mais non ; APPLE a choisi de faire le contraire. Elle a plutôt créé le site iTunes pour encourager les clients à acquérir un appareil. Il va de soi que seuls les appareils iPod sont compatibles avec site iTunes. Résultat, plus une personne achète de chansons, plus il lui sera difficile, et coûteux, de changer de marque de produit. C’est ce qu’on appelle l’hyper fidélisation.

Les résultats sont des plus éloquents. La part de marché du iPod aux USA se maintient confortablement dans les 80%. Même si ses propriétaires l’alimentent principalement avec leurs CD pour y constituer leur « juke-box » personnel, la mise en place de iTunes semble avoir créé une combinaison gagnante.

La réaction du gouvernement français en est une illustration. En juin, l’Assemblée Nationale de France a adopté une loi qui forcerait APPLE à rendre son site iTunes compatible aux autres appareils du genre. La raison invoquée : si les cassettes et CD peuvent être joués sur n’importe quel appareil, pourquoi en est-il autrement des chansons en MP3 sur l’Internet ? Sacrés Français !

La France risque de devenir le seul pays sans iTunes, ni iPod !

Quoi qu’il en soit, ce qu’il importe de souligner ici, c’est le génie inventif de APPLE qui a su, encore une fois, innover dans l’utilisation de la technologie certes, mais surtout dans l’élaboration et l’exécution d’une stratégie commerciale tout à fait unique.

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