Et vogue la puissante micro multinationale

En 1990, la planète comptait environ 30,000 multinationales. Aujourd’hui, ce nombre a doublé, atteignant les 60,000. Toutefois, leur taille moyenne a considérablement diminué. Les salaires et le coût de la vie élevés en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest, la très forte concurrence pour le talent et l’avènement de services de télécommunications à très bas prix sont les grands moteurs de cette explosion de petites multinationales.

Mais comment réussissent-elles à fonctionner efficacement malgré la distance et les fuseaux horaires ?  

L’ingrédient clé semble être l’expatrié entrepreneur. C’est la personne qui a émigré dans un environnement très développé comme l’Amérique du Nord et qui, forte de ses relations d’origine, a déjà épousé la multi nationalité. Contrairement aux grandes multinationales qui le sont devenues le plus souvent par des acquisitions, les micros multinationales naissent et prennent forme dans cet état.

C’est sûr que l’argent compte pour beaucoup. La société de capital de risques (VC) devenue souvent frileuse et radine depuis l’éclatement de la bulle technologique demandera à l’entrepreneur pourquoi il embauche dix programmeurs ici alors qu’il pourrait en embaucher trois fois plus pour le prix en Estonie.

Mais ce n’est pas la seule raison. « C’est aussi la qualité » dit le P.D.G. de Sundia, un fabricant de jus de fruits, surtout de melon d’eau. Ses melons sont cultivés au Mexique, traités dans l’ouest des États-Unis et entreposés ailleurs aux É.-U.. Les commandes sont traitées aux Philippines et la comptabilité exécutée en Inde. Le produit est distribué à travers le monde.

La mise en place d’une micro multinationale n’est pas sans risque. Il est plus difficile d’établir une culture et de développer des valeurs communes avec des ressources limitées. Les têtes dirigeantes sont inévitablement condamnées à passer beaucoup d’heures dans des sièges d’avion et l’entreprise exige le déploiement d’une plateforme WEB bien costaude.

Mais le modèle a sûrement de l’avenir. L’entreprise Synchronism qui a exécuté le design de ce bulletin à son siège social à Montréal, ses ressources de design à Rabat, au Maroc et son principal bureau de ventes à Atlanta.