Une stratégie innovatrice pour contrer la menace asiatique

Il n’y a pas qu’au Québec où l’industrie du meuble vit des moments difficiles. Il en va aussi pour l’Italie même si elle jouit traditionnellement d’une réputation enviable dans ce secteur manufacturier. La hausse vertigineuse de l’Euro jumelée aux bas coûts de production des pays asiatiques, surtout de la Chine, a porté un coup dur au maître du design. En toute fin d’année 2006, l’entreprise Poltrona Frau a développé un plan d’affaires qu’elle a eu l’audace de proposer aux investisseurs. Depuis, le titre est en hausse de 40%.

Mais que contenait donc ce fameux plan d’affaires ?

Il faut d’abord savoir que le principal actionnaire de Poltrona Frau n’est nul autre que Luca Cordero di Montezemolo, le grand patron de Ferrari. L’essentiel de son plan d’affaires est centré autour du co-branding. Les produits de Poltrona Frau seront ainsi associés à des marques réputées de grande qualité comme Ferrari (évidemment) LVMH (Louis Vuitton) et Dior.

L’entreprise qui se positionnait jusqu’ici dans le segment « luxe abordable » peut maintenant se concentrer sur le segment de marché « très haute gamme » et visera des pays tels que le Japon, l’Allemagne, les États-Unis et le monde arabe. En fait, c’est ça ou mourir, car les coûts de main-d’oeuvre sont dix fois – oui, dix fois – moins élevés en Chine qu’en Italie. L’entreprise doit donc miser sur des éléments autres que la simple qualité du produit. Elle constate d’ailleurs que les meubles chinois sont d’excellente qualité.

La partie n’est toutefois pas encore gagnée. La section « risques » du prospectus ne compte pas moins de sept pages ! Mais c’est un beau pari.